La passion de peindre

Henri Marret

Zone de Texte: L’Homme - l’Artiste

 

Présenté à M.Beaudouin fresquiste en 1912 par Mr de Fourcaud pour s’initier à la fresque très rapidement Henri Marret s’empare de cet art et va exceller en ce domaine.

 

Il écrira plus tard à  propos  de cette technique «  Mes premières fresques sont de 1913 à Arès, exposées à l’air marin; d’autres sont à Paris, en Bretagne, dans la Somme, dans le Nord, même près d’une fosse de mine qui inlassablement jour et nuit laisse filtrer sa poussière de charbon. Je ne crois pas qu’elles aient beaucoup changées. A l’intérieur, je préfère le mortier de chaux grasse: il a une qualité plus rare, c’est celui des anciens, ils n’en connaissaient du reste pas d’autre. A l’extérieure dans nos climats, le mortier fait de chaux hydraulique et même de ciment donne une garantie plus grande de solidité par sa prise plus rapide: il se prête fort bien à la peinture à fresque. Le ciment ordinaire fait des tons plus forts, mais donne par son dessous gris une coloration un peu triste. Mais le ciment blanc, lui, procure à la fresque la même transparence que la chaux grasse, avec, peut être un peu moins de moelleux, mais une solidité immédiate « 

 

Lorsque la guerre est déclarée en 1914, Henri Marret est mobilisé. Nommé commandant d’une section de camouflage de Bar-le-Duc, il utilise son canif pour graver dans le bois. Il utilisera ceux-ci pour réaliser par la suite des tirages en noir et blanc ou en couleurs.

 

Quelques années après la guerre, Henri Marret habité par une foi profonde va mettre ses talents artistiques au service de sa foi et participer à la décoration des églises du Nord de la France qui ont été détruites lors de la Grande Guerre. Henri Marret collabore au programme  « La Société Nouvelle », fondée par les architectes Charles Duval et Emmanuel Gonse  qui a pour but de fournir aux municipalités, les moyens appropriés à leur programme de reconstruction.

Période importante de la vie d’Herri Marret, on retrouve dans ses œuvres à thème religieux une forte spiritualité.

 

L’examen des œuvres profanes exécutées par Marret est un véritable voyage à travers la France rurale de l’après Grande-Guerre. La France est paysanne, et Marret peint nombre de travailleurs de la terre, d’animaux de basse-cour, de scènes de la vie agricole. Maurice Denis parlant des œuvres de Henri Marret déclare « Il est un imagier populaire, sans obscurité ni fadeur, cherchant à émouvoir plus qu’à charmer »

 

Mais Henri Marret va contribuer à un évènement mondial. L’Exposition Internationale des Arts Décoratifs en 1925 . Il y est membre du jury d’admission et y expose plusieurs grandes fresques et panneaux décoratifs.

 

L’année suivante, la mort de son fils Jean en 1926, va marquer Marret. Après ce décès, ses œuvres seront souvent marquées par la souffrance.

 

Déjà conseiller municipal de Fourqueux depuis quelques années, Henri Marret est élu Maire de Fourqueux en 1937.

 

La guerre qui se déclenche en 1939 va conduire Marret a devoir gérer sa commune dans une période bien délicate.

En 1940 il décidera de convoquer une réunion du conseil municipal dans la maison familiale.

Marret est obligé de gérer sa commune en négociant avec le représentant de l’autorité occupante. Ce dernier est lui-même artiste peintre ce qui facilite peut être leurs échanges. Sa situation d’élu fut parfois délicate puisqu’Henri Marret tenu pour responsable de l’évasion de soldats français prisonniers fut un jour arrêté .

 

Après cette période si difficile de la guerre, les commandes publiques s’amenuisent malgré les commandes de l’Etat concernant la Cathédrale d’Arras en 1949 .

 

Henri Marret va se consacrer à la Présidence de la Société Nationale des Beaux Arts. Lors des salons de cette Société, Marret s’attache particulièrement à aider les jeunes artistes à exposer leurs premières œuvres.

 

Il va  dorénavant surtout  réaliser des œuvres plus intimes .

 

Marret aime a peindre le même sujet avec des techniques différentes, il veut noter le changement de lumière, le reflet des rochers, la profondeur de l’eau, les nuages qui ne sont plus les mêmes.  Saisir l’instant . Ainsi lors de son séjour en Espagne en 1935, Henri Marret réalise en quelques jours  plusieurs œuvres ayant comme thème « Le pont à Ondarroa ». 

Il existe plus de neuf œuvres répertoriées sur ce thème: deux dessins aquarellés, deux aquarelles, une huile, trois gravures sur bois en couleurs aux coloris différents et une fresque sur ciment et quelques croquis.

 

« Peintre infatigable à l’imagination féconde, à l’exécution rapide et décidée » dit de lui Maurice Denis, sa production  est « aux confins du réalisme, d’un impressionnisme modéré et de l’influence symboliste » selon Patrick Descamps historien de l’Art.

 

Henri Marret est  un artiste né trop tard pour pouvoir être vraiment rattaché aux mouvements artistiques du  XIXème , mais qui  est également né trop tôt pour participer aux mouvements artistiques qui vont bouleverser les arts au XXème siècle.

 

Marret est donc un artiste charnière entre deux époques, dont les peintures, gravures et fresques méritent  d’être découvertes.

 

Ils ont dit de lui:

 

Gaston  Varenne, Arts et décorations septembre 1913

« Marret est un scrupuleux dessinateur et il semble que ce soit la première qualité nécessaire à un peintre de fresques. Toutes les séductions de la couleur seraient vaines si elles n’étaient pas soutenues par un dessin probe... »

 

Louis de Fourcaud, critique d’Art, supplément au Gaulois, 14 avril 1908

« Ce qui nous plait en ces peintures, c’est un sens spécial du pittoresque, la liberté de la main et un don peu commun de coloriste épris des tendres accords de ton et des belles richesses de l’enveloppe... »

 

Joseph Marrast, architecte

« Les qualités de l’artiste et celles de l’homme ne faisaient qu’un. C’est sans doute dans cette unité que Marret fut un être d’exception.... »  

Cette déclaration est probablement le plus bel hommage qui ait été rendu à Henri Marret

 

 

 

 

 

 

Elevé dans un milieu artistique; le père d’Henri Marret était bijoutier-joaillier au Palais-Royal à Paris et concevait lui-même ses bijoux;  Henri Marret manifeste dès sa toute jeunesse une grande sensibilité dans le domaine artistique.

 

Ne pouvant supporter l’internat, il passe sa jeunesse près de ses parents entre Saint-Germain-en-Laye et Fourqueux où se trouve la propriété familiale.

Très vite son intérêt pour l’art s’exprime par la peinture particulièrement par l’aquarelle et de très nombreux croquis sur ses carnets, ses parents le laisse créer ses premières peintures sur certains murs de la maison.

 

Puis Henri Marret s’essaye à l’huile. Sa première huile est datée de 1898. Henri Marret avait alors vingt ans.

 

En 1902 Henri Marret se marie avec Madeleine Larcher. De cette union naitront cinq enfants,  Jean,  Geneviève, Hélène, Yvonne, Denise.

 

Ses premières décorations à l’huile sur commande datent de 1907: mairie de Gentilly,  puis mairie de Saint-Maurice en 1910 .

Déjà on dit de lui « qu’il a le gout de l’aménagement des surfaces, de la forme simplifiée, rustique et massive »