La passion de peindre

Henri Marret

Zone de Texte: Exposition Internationale des Arts Décoratifs - Paris 1925

En 1925 Henri Marret est partout, il participe en qualité de membre du jury et comme artiste à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs qui se tient entre l’esplanade des Invalides et le Grand Palais à Paris.

Cette  exposition  en tournant résolument le dos  aux fioritures de l’Art Nouveau du XIXème siècle marque un tournant dans l’Art Décoratif

 

Henri Marret  présente  également lors de cette exposition, une fresque pour l’église du Village Français de l’architecte Jacques Droz.

Henri Marret participe aussi à la décoration du Pavillon Ruhlman.

 

Mais la contribution la plus marquante de Henri Marret lors de l’Exposition de 1925 est la présentation de quatre grandes toiles  (6 m x 3 m) destinées à la Cour des Métiers.

Conformément au programme qui a été fixé: «Evocation de grands spectacles de la vie quotidienne », Henri Marret choisit d’évoquer: Les Transports, La Rue, Les Sports, et L’Architecture.  Henri Marret décrit ainsi ce qu’il a cherché à rendre:

 

Les Transports:

«L’encombrement près d’une gare au moment où les barrières d’un passage à niveau se rouvrent. C’est le matin; à droite une famille va partir en auto, les enfants embrassent leur père; des travailleurs descendent d’un tramway, d’autres personnes y montent. Camions de toutes sortes; en sens inverse, jeunes femmes arrivant d’un train, jeunes ouvrières et cyclistes se rendant au travail. Se garant d’une auto, un groupe triste d’immigrants comme on en voit près des gares, mendiants sur l’escalier à gauche. En arrière: la gare. Une machine Pacific américaine du chemin de fer d’Orléans recule; un port, un transatlantique, pont transbordeur, des avions dans le ciel etc.. » L’aviation commerciale  qui a fait ses débuts en 1920 tient peu de place dans cette œuvre de Henri Marret.

 

Les Sports:

« Au premier plan le polo, le golf, les canotiers. Derrière, une piste, course cycliste. Puis sur une pelouse, foot-ball, course à pied, gymnastique, tennis. Une tribune en ciment armé. Au fond le pont de Saint-Pierre du Vauvray, les hangars à dirigeable d’Orly tous deux en ciments , de l’ingénieur Freyssinet. ».

 

La Rue:

«Le flot ininterrompu des voitures, tramways, autobus. Activité également souterraine indiquée par l’escalier du métro et gare-station de Plumet (Les Lilas). Au fond un grand magasin, la porte et le nouveau bâtiment du Bon Marché. Le théatre des Champs-Elysées, le Sacré-Cœur visible de tant de rues de Paris. Dans la foule se faufile  des petits marchands de journaux, c’est l’énervement des dernière nouvelles; les petits métiers qui sortent des pavés au moindre espace libre: marchands de fleurs, petits objets... »

 

L’Architecture:

«  Un chantier moderne. La construction en ciment armé remplace d’anciennes bâtisses en pierre. Au centre la pensée créatrice: l’architecte donne ses instructions; des entrepreneurs, plans en main. Au centre une des tours de l’exposition de Plumet. L’église du Raincy de Perret au milieu d’un centre ouvrier, usines, magasins généraux, un canal. Des ouvriers construisent pendant que d’autres démolissent une voûte ancienne. Par une glissière en planches, une grue déverse les déblais dans un camion automobile. »

 

De ces œuvres Maurice Denis déclare: « Célébrer le progrès moderne et obéir au mur, tel était le double rôle attribué à la peinture par les organisateurs de l’Exposition, Marret s’y plia avec mieux que de l’abnégation: son système de simplification, l’ordonnance de ses compositions, le réalisme de son dessin, le métier même de la fresque, tout le prédestinait à cette conception de la peinture »

 

Au sujet de ces quatre toiles, la Gazette des Beaux Arts fait le commentaire suivant:

«Les quatre toiles de Marret, bourrées de faits divers ingénieusement rapportés, ne peuvent que séduire l’œil du peintre, favorable à l’impressionnisme et sensible aux belles nuances d’accords chauds, vibrants et nourris... »

 

Depuis 1925, que sont devenues ces œuvres ?

 

L’Architecture et la Rue auraient été transférées en Algérie en octobre 1938 à Skikda (ex Philippeville ) . Cette information figure dans l’Inventaire des Archives Nationales ( base Arcade)

 

Les deux autres toiles  Les Transports et Les Sports sont également propriétés de l’Etat et répertoriés (D226 et D225) sur la base Joconde.  L’Etat les a mis en 1937 en dépôt au Musée de Saint-Brieuc désormais dénommé « Musée d’Art et d’Histoire ».

 

Les Sports et Les Transports ont été mis en 1938 à disposition du Lycée Ernest Renan  par le Musée de Saint-Brieuc. La toile « Les Sports »  a été marouflée sur un mur de la salle du restaurant du lycée  où elle peut être admirée lors des Journées du Patrimoine.

 

Le panneau  Les Transports semble avoir disparu pendant la période de l’occupation.

 

 

 

Les Transports (Carte postale )

Les Sports ( Carte postale )

La Rue (Carte postale )

L’Architecture (Carte Postale )

Les Sports - 1925

Huile sur toile 5,8m  x 3 m

2010 - Salle du restaurant du Lycée Ernest Renan à Saint-Brieuc

Les Sports - Le Polo détail

Les Sports - Les Canotiers détail

Les Sports - Le Golf  détail

Les Sports - 1925- L 5,8m x H 3 m

FNAC 15507- Dépôt de l’Etat 9 mai 1938—Collection: Musée d’Art et d’Histoire à Saint-Brieuc - affecté lycée Ernest Renan à Saint-Brieuc

Crédits Photo: Dominique Morin, Ville de Saint-Brieuc

Signature H MARRET coin bas gauche

Les Sports - Le pont de Saint-Pierre du Vauvray

Au dessus du pont à l’horizon on devine les deux hangars à dirigeable d’Orly ( sous la croix jaune ajoutée )

Toute personne  pouvant donner un renseignement sur la situation actuelle des toiles: 

Les Transports, La Rue et l’Architecture serait bien aimable de prendre contact

Merci

Les Sports

Signature H MARRET

Coin bas gauche

La Cour des Métiers

  Exposition Internationale des Arts décoratifs - Paris 1925

La toile la plus à gauche est celle de « l’Architecture » - Henri Marret

Revue L’Architecture n°14 de 1925

Selon  l’aricle « Have you seen the New Murals » paru dans la revue américaine « Store & Home »  à l’été 1927, les toiles de Henri Marret ont été reproduites à l’identique par l’atelier d’Henri Marret et ce à la demande des magasins Wanamaker à Philadelphie, puis transportées aux USA et « insérées dans les murs ».

 

L’article ne précise pas où exactement et nul  ne sait ce que sont devenues ces reproductions.